Les partis francais de gouvernement ne peuvent pas etre anti-européens. Pour autant, ils ne sont généralement pas pro-européen. L´Europe est un sujet traité avec une extrardinaire prudence, qui confine à la molesse, par des protagonites de notre vie nationale. Les discours sur l´Europe se bornent à une forme de saupoudrage. L´Europe, si elle ne fait pas frémir les foules, reste un sujet incoutournable. Au fond, la France passe pour un pays fondateur parce que bien sur elle a fait partie de l´aventure première de l´Europe, mais surtout parce que se sont trouvés dans la vie politique francaise des énergumènes d´un genre assez peu répendu chez nous: des chrétiens démocrates, "pères fondateurs". Un peu plus tard dans les année 1970 et 1980 se sont affirmés quelques chauds européens que l´on peut rapprocher assez facilement des chrétiens démocrates: Giscard et Delors. Enfin, européen de circonstance, converti à la cause du Veux Continent par la rigueur de 1983 et par souci d´empecher l´Histoire de recommencer, Francois Mitterrand n´a pas, c´est son mérite premier freiné l´integration politique.
"Politique", le mot est laché. En matière de coopération des politiques à une échelle européenne, Nicolas Sarkozy apparait comme le candidat le moins convaincant. Fondant sa politique à l´intérieur sur deux axes dont l´un l´immigration, il a totalement négligé l´aspect indiscutablement européen des problèmes, paradoxalement, de l"Intérieur". Comment la France peut elle seulement espérer réguler ses flux migratoires si l´Italie ou l´Espagne peuvent décider sans consultation européenne de régularisations massives? Dans l´espace Shengen, les hommes, faut-il le rappeler, circulent librement, et c´est d´aileurs très bien ainsi. Pourquoi M Sarkozy n´a t il pas provoqué un consei des ministres de l´intérieur pour enfin essayer de poser des critères communs d´appréciation de l´immigration? Une telle réunion aurait en plus été l´occasion d´une bonne dose de surmédiatisation. En matière d´immigration, l´unilatéralisme n´a plus de sens.
Le rejet du TCE a signé la mort de l´Europe politique pour de longues années, surtout si un Sarkozy rentre à l´Elysée. Nous avons toujours besoin d´un nouvel acte fondateur qui ne se fera pas sans un changement radical d´hommes. En politique on ne change pas les mentalités, on change les hommes. Pour gouverner les pays d´Europe, il faut une élite proprement européenne, issue de la génération Erasmus. L´Europe n´évoluera pas sans un politique cosmopolite.