Le Figaro d'aujourd'hui révèle une enquête particulièrement instructive de XiTiMonitor. Selon cette enquête,
Ségolène Royal [...] écrase le marché du Web politique, selon une étude de XiTiMonitor. L'institut a passé au peigne fin les recherches effectuées par les internautes intéressés par la campagne. Résultat : 50 % des requêtes concernent Ségolène Royal, loin devant Nicolas Sarkozy (32 %), François Bayrou (11 %) et Jean-Marie Le Pen (5 %).
Tout le monde se souvient du rôle crucial, face aux media tout-puissants lors de la campagne référendaire, joué par l'internet comme contre-feu décisif. Il est vrai que le Parti Socialiste en a tiré des leçons et a mobilisé très largement ses troupes sur l'Internet pour cette campagne, ce qui expliquerait ces chiffres. A contrario, il faut reconnaître qu'à la même époque, le "non" au référendum recommençait déjà à l'emporter.
Mais la même enquête révèle une autre dimension du débat sur la toile :
15 % des internautes de s'intéresser de plus près à son programme, avec notamment les mots-clés « 100 propositions » ou « Villepinte ».
tandis que, dit le Figaro, "Sarkozy dérange", avec
(des) termes péjoratifs, « anti-Sarkozy », « points faibles de Sarkozy », « l'ennemi c'est Sarkozy », qui représentent 3,4 % de ses mots-clés.
Certes, aucune conclusion n'est à tirer de la façon dont Le Figaro présente les chiffres sur Sarkozy, puisqu'il ne dit pas quelles sont les entrées positives qui sortent sur Sarkozy, et dans quelle proportion. Mais s'il est vrai que Ségolène Royal intéresse aussi beaucoup pour sa vie privée et ses bourdes (comme quoi la machine à tuer UMP a réussi la première phase de la campagne, malgré les bourdes aussi graves de Nicolas Sarkozy), l'intérêt général pour Ségolène Royal comme l'intérêt pour ses propositions révèle qu'à tout prendre, elle est beaucoup plus intéressante pour la base de l'électorat que Nicolas Sarkozy. Combinons cela aux débats participatifs, qui, quelles qu'en soient les critiques, ont drainé du monde, et brassé du Français, au-delà des bases socialistes, on peut se demander si Ségolène Royal ne souffre pas d'un discrédit médiatique comme Jean-Marie Le Pen en 2002, et sans doute en 2007 aussi.