Les questions qui fâchent ont été épargnées à certains candidats à la Présidentielle 2007 sur TFI, dans le programme « J’ai une question à vous poser ».
« J’ai une question à vous poser ,» le programme forum politique de TFI, a conclu hier le tour des candidats à la Présidentielle 2007.
Trois soirées ont été mises en place par TF1 avec la participation, à chaque rendez-vous,de 100 citoyens français qui posaient leurs questions aux candidats.
Il se doit de constater que les participants, tous âges ,sexes,classes sociales confondus, ont eu en commun la bienveillance, avec des questions « politiquement correctes » adressées aux candidats Sarkosy,Royal,Bayrou,Buffet et Voynet …
A’ contrario, le manche du balai a été utilisé à plusieurs reprises pour les candidats appartenants à des partis extraparlementaires,exception faite pour le candidat du FN,Le Pen.
Cela me rappelle ce que le Président d’Alliance pour les Etats-Unis d’Europe,Monsieur C. d’Alelio, m’a confié dans une interview, il y a quelques semaines :la crainte de voir apparaître en France une « grande alliance » tripartite UMP,PS,UDF ,qui pourrait créer les conditions pour une « démocratie à faible intensité ».
Hier soir, nous avons pu assister à une séance « questions dans le sens du poil » pour
Monsieur Bayrou ; plusieurs questions ont été posées par des citoyens du panel ,une douzaine sur cent(toujours les mêmes),sur les thèmes favoris du président de l’ UDF : l’enseignement -des questions très techniques auxquelles l’ancien enseignant ,qu’ a été Bayrou, a répondu avec méticulosité ;les banlieues et les zones rurales où ,selon Bayrou, l’Etat français est totalement absent depuis des années (en oubliant de dire qu’il a été ministre de l’Education, pendant quatre ans, dans le gouvernement Baladur) ;le déficit public qui, pour le Président de l’UDF, doit être diminué par des actes de sacrifice, comme, par exemple, la diminution des frais de l’Elysée de 20 % …
Pendant une heure et trente, les téléspectateurs ont pu assister à l’exaltation du « surhomme de Nietzsche » ,de l’homme qui a toujours travaillé coude à coude avec Valéry Giscard d’Estaing ( que Bayrou, en l’occurrence, a introduit dans une de ses réponses ,hier soir),de l’homme qui, diligemment, a été souvent présent aux sessions parlementaires depuis son élection à député, il y a de celà belle lurette, et qui ,donc, aurait pu bien constater la situation de la République,année après année, session après session, vote après vote.
Mais non, nous avons devant nous l’E.T. de la politique française qui, depuis quelques mois, n’a de cesse de pointer son doigt vers l’Elysée.
Pour les candidats Bové et Laguiller, autre accueil par le panel des cent français présents dans les studios de TF1.
Le temps de parole à disposition étant plus court pour les deux candidats,les questions ont été posées en rafale et, cette fois, par un nombre plus important de citoyens.
De surcroît, on a pu assister à une humiliation médiatique en direct,sous l’œil bienveillant de PPDA, de José Bové,qui à été traité comme un bagnard avec des questions du genre : « est-il normal que quelqu’un qui a fait de la prison soit candidat à l’Elysée ? », ou :« est-ce normal d’utiliser la violence pour faire valoir ses idées ? ».Tout celà a été, hier soir, écœurant à voir.Le pauvre candidat Bové était déboussolé , étourdi par ces questions insidieuses, dignes d’un Tribunal populaire stalinien et beaucoup moins d’un panel de citoyens de la République..Madame Laguiller n’a pas échappé au même sort réservé, quelques minutes auparavant , à Bové.Le ton à été tout de suite donné par une demoiselle qui lui a demandé : « à quoi a t- il servi de faire de la politique ,pendant des années , sans résultats »…
Un monsieur du panel a proposé à la candidate de gauche de créer une entreprise avant de critiquer les chefs d’entreprise !
Le déroulement du débat a continué sur le même ton provocatoire,sarcastique et de délégitimation de la part des citoyens, triés par TF1 pour ce programme plus proche de la page publicitaire, pour certains (Sarkosy,Royal,Bayrou) et du Colosseum, pourd’autres (Bové,Laguiller,Besancenot).
Exit pour ce genre de programme à l’humus populiste et flatteur du pouvoir.
Xavier de Sousa
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