La guerre semble aujourd'hui complètement absente de notre Europe occidentale, depuis la seconde guerre mondiale. Cependant la France et les autres pays occidentaux interviennent en permanence dans d'autres guerres, de types très différents : la guerre humanitaire, la guerre contre le terrorisme, les guerres ethniques, la guerre civile, la guerre de dissuasion (comme la guerre froide),... L'actualité résonne sans cesse des échos de ces guerres, qui bien que distantes, nous concernent. Même les cinéastes actuels développent ce thème (Loach, Dumont).
Mais la guerre a beaucoup changé, et s'est démultipliée en une pléiade de nouveaux types de conflits, biologiques, technologiques, économiques, ou culturels. Le type ancien de la guerre sainte est toujours présent, mais la notion de "guerre de chevaliers" a pour l'essentiel disparu, au profit de guerres de masse, de guerre "0 mort" ou de guerillas. Comment cette transition s'est-elle faite ? Quel est le dénominateur commun à tout ce qu'aujourd'hui on appelle guerre ?
Plus concrètement, quelle analyse peut-on faire des guerres actuelles (au Proche-Orient, en Côte d'Ivoire, en Afghanistan, en Irak, au Darfour,...), et de l'intervention du monde occidental comme médiateur ou au contraire comme belligérant ? Notre génération n'ayant pas connu irectement la guerre, une nouvelle guerre en Europe serait-elle maginable aujourd'hui ? Le danger est qu'avec la conscience qu'une guerre est possible, et le souvenir des derniers combats, disparaissent les précautions élémentaires qui tentent de prévenir les conflits.
A l'heure où le rôle de l'armée est revisité, où l'on reparle d'un service civil obligatoire encadré par des militaires, quelques années après la professionnalisation de l'armée, la conception occidentale de la guerre a des conséquences tant en politique intérieure qu'extérieure. Elle est donc devenue un objet d'étude tant géopolitique que sociologique et anthropologique.