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 L'Aide au développement et la France - 20 IX 2006

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4 participants
AuteurMessage
Charles
Tribun



Nombre de messages : 75
Date d'inscription : 26/10/2004

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MessageSujet: L'Aide au développement et la France - 20 IX 2006   L'Aide au développement et la France - 20 IX 2006 EmptyJeu 21 Sep - 16:57

Réagissez à l'introduction au débat proposée le mercredi 20 septembre 2006 à l'Ecole Normale Supérieure sur le thème du développement !

Pour lire l'intro au débat :
http://www.respublicanova.fr/principale/agenda/dossiers/20IX2006aidedeve.pdf
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Hélène
Consul [MODERATEUR]



Nombre de messages : 106
ResPublica Nova : Président de l'association
Date d'inscription : 25/04/2005

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MessageSujet: Le Droit d'ingérence   L'Aide au développement et la France - 20 IX 2006 EmptyJeu 21 Sep - 19:14

Pour revenir sur la question épineuse de la mise sous tutelle de pays en voie de développement soumis par exemple aux violences de la guerre civile, un exemple très concret, la situation actuelle au Darfour.

Depuis 2003, ce ne sont pas moins de 200 000 habitants qui ont été massacrés dans cette province soudanaise. Cette région est actuellement sous la surveillance des forces de l’UA (l’Union Africaine) : tutelle qui convient parfaitement au président soudanais, Omar el-Béchir, puisqu’elle est particulièrement inefficace : manque d’hommes, manque de moyens. Dans ce cas précis, il ne s’offusque pas d’une éventuelle « ingérence » d’une force internationale. Le Conseil de Sécurité de l’ONU a voté une résolution pour un déploiement de Casques bleus en remplacement de l’UA, et là, en revanche, Omar el-Béchir s’y oppose catégoriquement, comme une atteinte la souveraineté de son pays : évidemment, il y a des chances pour que la présence de l’ONU soit un peu plus efficace pour protéger les populations que celle de l’UA. Il y aurait donc dans l’esprit de certains une ingérence à géométrie variable, suivant les intérêts en jeu…

Le problème, c’est que l’ONU ne peut déployer ses forces sans l’accord des dirigeants du pays concerné. Concrètement, le dilemme suivant se pose : soit l’on intervient de façon musclée, mais pour porter assistance à des centaines de milliers de personnes en danger de mort, soit l’on respecte la souveraineté du Soudan, et dans ce cas-là on laisse tranquillement les morts se poursuivre au nom de ce principe bien abstrait quand ce sont des vies humaines, le seul véritable enjeu qui ait un sens, que l’on met dans la balance.
La question est la suivante : la communauté internationale peut-elle refuser d’intervenir dans ce type de situations dramatiques, sous le seul prétexte de ne pas se mettre en situation d’ingérence ? Entre l’intervention de Casques bleus et une solution type mandat SDN rénovée il y a toute une gamme de possibles. Dans ces cas, la mise sous tutelle internationale n’est pas à rejeter comme un archaïsme colonialiste.
Je pense que pour répondre à ce genre de situations il faut regarder la réalité concrète plutôt que de passer par des règles abstraites qui peuvent conduire à des catastrophes humanitaires sans précédent : peut-on laisser tranquillement l’Allemagne conduite par un dictateur irresponsable construire des camps d’extermination au nom du respect de sa souveraineté ? L’acceptation d’une solution type mandat permettrait de définir des critères à partir desquels l’intervention est reconnue comme bénéfique, ce qui existe déjà d’une certaine manière avec le droit d’ingérence pour raisons humanitaires. Il faudrait aussi que ces mandats soient pourvus de moyens un peu substantiels : une force de maintien de la paix qui n'a pas d'armes, c'est très beau, mais sur le terrain, c'est limité. La tutelle d'un pays ou d'une force internationale implique au contraire une connaissance du terrain et des moyens, l'expérience des anciens pays colonisateurs n'étant pas à décrier.
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Bob
Préfet



Nombre de messages : 122
ResPublica Nova : Forum Addict
Date d'inscription : 18/04/2005

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MessageSujet: Re: L'Aide au développement et la France - 20 IX 2006   L'Aide au développement et la France - 20 IX 2006 EmptyJeu 21 Sep - 20:14

Hélène a écrit:
Pour revenir sur la question épineuse de la mise sous tutelle de pays en voie de développement soumis par exemple aux violences de la guerre civile, un exemple très concret, la situation actuelle au Darfour.

Et si on ajoute que la guerre civile est née de l'imposition de la charia par le président soudanais, on comprend mieux le consensus international à ce sujet...
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Joe Lafrite
Haruspice



Nombre de messages : 19
Date d'inscription : 18/03/2006

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MessageSujet: Re: L'Aide au développement et la France - 20 IX 2006   L'Aide au développement et la France - 20 IX 2006 EmptySam 23 Sep - 16:13

Si l’aide internationale s’attache à améliorer les conditions générales de vie des pays en développement et à donner à ses bénéficiaires les moyens de se passer d’elle, c’est parce que les pays développés ont jugé ce double objectif nécessaire pour diminuer la pression migratoire à leurs frontières.

Seulement, les pays européens ne parviennent pas à endiguer les flots de migrants qui s’élancent depuis l’Afrique. Pourquoi ? Le premier objectif de l’aide, je l’ai dit, est l’amélioration des conditions générales de vie. Il s’agit de soutenir les politiques de santé, d’éducation (des filles en particulier), de faire reculer la malnutrition et de bâtir des infrastructures publiques. Cette aide « passive », essentiellement financière, engendre une situation d’assistance permanente, très palpable dans les pays d’Afrique Subsaharienne. On ne peut parler de néo-colonialisme car les pays africains, bien souvent se complaisent dans cet état de tutelle qui s’établit entre eux et nous. Et le problème est là. En mission humanitaire au Bénin cet été, j’ai mesuré les espérances immenses et tragiquement naïves qui s’élancent en direction de la France. Il existe donc une tension entre les Etats africains qui voient dans l’aide une forme de dû, et les Etats européens qui ne voient pas la pression migratoire reculer. Dans l’optique que cette pression baisse, l’Europe considère que l’aide est aussi nécessaire qu’il est nécessaire qu’elle disparaisse un jour de sorte que la tutelle qu’elle aura induit cesse de s’exprimer sous la forme d’un désir migratoire mais seulement sous la forme d’un suivisme politique. Car pour autant l’Europe ne veut en aucun cas renoncer à son influence en Afrique. Il n’est pas question pour elle de soutenir le développement au prix, paradoxalement, d’une perte d’influence. L’hypocrisie européenne reflète donc ce double objectif contradictoire assigné à l’aide : garantir l’influence du Vieux Continent en préservant une forme de dépendance et parallèlement réduire le désir migratoire qui s’élance depuis l’Afrique.

La question est donc : pourquoi les pays africains se complaisent-il dans la dépendance qui les unit à nous ? Contrairement à ce qui est suggéré dans l'introduction de Charles de Lauzun, ce n'est pas la recherche de stabilité politique qui entraîne les gens à vouloir partir de chez eux, mais la recherche de perspectives d'avenir. Il est clair que les dictatures et les guerres offrent peu de ces perspectives, mais les candidats au départ sont nombreux dans les pays ou la situation n'est pas politiquement dramatique, je pense au Bénin par exemple. Or au Bénin, les horizons professionnels sont bouchés. La démocratie est indiscutablement un facteur de développement et de stabilisation d'une société ; pour autant, dans le cas de l’Afrique, elle ne suffit pas à ôter l’envie à ses citoyens d’émigrer.

La résignation et l’insouciance parfois infantile qui touche bon nombre de pays africains me paraît moins une conséquence lointaine de la décolonisation ou de la colonisation qu’un fait culturel. C’est pourquoi le développement avant d’être un problème économique, avant d’être un problème politique, c’est un problème culturel.

Le principal problème de l’Afrique qui est aussi et paradoxalement le principal enjeux de l’aide européenne, c’est la conquête de l’émancipation des peuples africains vis-à-vis des ex-métropoles. Ce problème trouvera une solution si nous, Européens, apportons aux peuples d’Afrique non pas une aide passive mais une méthode. Il nous faut inventer une aide dont le but est l’autonomie des populations qu’elle touche. Dans cette optique, l'essentiel n'est pas de trouver des financements, ils existent et seront de plus en plus abondants, que leur origine soit publique ou privée. L’essentiel est de déterminer les canaux viables d'acheminement, de distribution et de suivi de cette aide. C’est une aide subtile, une aide qui doit agir sur les déterminismes culturels de ses destinataires.
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