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 Polémique sur les relations Islam - Catholicisme

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AuteurMessage
Aubanel
Invité




Polémique sur les relations Islam - Catholicisme Empty
MessageSujet: Polémique sur les relations Islam - Catholicisme   Polémique sur les relations Islam - Catholicisme EmptyVen 15 Sep - 13:09

Le voyage de Benoît XVI en Bavière prend un tour extrêmement polémique et politique, suite aux réactions unanimes du monde musulman à la conférence tenue par le pape à Ratisbonne.

En effet, partant d'une polémique ancienne entre un empereur byzantin, Manuel II Paléologue, confronté naturellement à l'avancée des Turcs Seldjoukides, et un dignitaire musulman, Benoît XVI a souligné plusieurs éléments propres à faire grincer les dents des Occidentaux politiquement corrects, trop diplomates ou franchement lâches :
- la religion chrétienne, enracinée dans le territoire européen, s'est par nature et par accident fondée sur la Raison, dont le Dieu catholique déclare être l'incarnation ("Je suis la Vérité"), et notamment grâce à l'immense héritage, assumé par saint Paul à l'Aréopage, puis par les Pères de l'Eglise, de la philosophie grecque.
- à l'inverse, en citant Manuel II Paléologue, Benoît XVI rappelle le rôle central de la violence dans le phénomène d'expansion musulmane, violence qui commence par le rôle marginal de la raison, et qui se poursuit par une interprétation le plus souvent violente du djihad.

Il est patent, il est même évident que d'un point diplomatique étroit ou politique politicien, de telles déclarations sont maladroites, avant un voyage en Turquie, qui doit avoir lieu en novembre, alors même que c'est un Turc qui avait tenté d'assassiner le pape Jean-Paul II, que ce voyage se fera forcément sur les pas de saint Paul, et que Benoît XVI s'est appuyé sur une polémique entre l'empereur byzantin et un Turc.

Evidemment, cela tranche avec le style Barroso ou Chirac, ou encore Zapatero. Sincèrement, alors que les déclarations d'Al Zawahiri prouvent que la soi-disante habileté des Français à gérer les problèmes religieux ne font ni chaud ni froid aux musulmans qui aiment à lire le djihad dans le sens où il le veulent, je trouve cette remarque du pape Benoît XVI bienvenue et salutaire.

En effet, le fait même qu'une même raison ne serve pas de dénominateur commun à l'interprétation des textes coraniques, et que sa lecture doit être intègre explique que, quand bien même oon souhaiterait avoir des musulmans qui lisent le djihad dans un sens spiritualiste, et heureusement il y en a beaucoup, cela n'empêchera jamais d'autres d'agir légitimement dans le sens de l'exemple laissé par Mahomet, le combattant.

De ce point de vue, les réactions unanimes, des musulmans parfois les plus modérés, pour condamner les propos du pape me laissent pantois :
- le Parlement pakistanais exige des "excuses", alors que le ministre des Affaires étrangères du Pakistan a fait savoir que "quiconque affirme qu'il existe de manière inhérente quelque chose de malfaisant ou d'inhumain dans l'islam ne fait que montrer sa propre ignorance de cette grande religion", de telles remarques sont "regrettables" et "ne font qu'accroître le fossé entre religions que nous nous efforçons avec ardeur de combler".
- l'Organisation de la Conférence islamique "souhaite que le Vatican exprime sa véritable position à l'égard de l'islam et de ses préceptes"
- Mohammad Mehdi Akef, guide spirituel des Frères musulmans : Les propos du pape jettent de "l'huile sur le feu". "Le guide spirituel appelle le pape à s'excuser de ces propos qui vont exacerber l'antagonisme entre les fidèles des religions divines et menacer la paix mondiale"
- Hamid Ansari, président de la commission nationale pour les minorités en Inde : "Les mots utilisés par le pape résonnent comme ceux de ses prédécesseurs du Moyen Âge qui ont lancé les Croisades".
- Hakem al-Mutairi a pressé le pape de présenter "immédiatement des excuses au monde musulman pour ses calomnies contre le prophète Mohamed et l'islam".
- Dr Ingrid Mattson, à la tête de l'Islamic Society of North america (ISNA): "Le fait d'établir une connexion explicite entre l'Islam et une religion au coeur de laquelle existe la violence est inexacte et opportuniste."
- Dalil Boubakeur: "Nous souhaitons que l'Eglise nous donne très rapidement son opinion et clarifie sa position, afin qu'elle ne confonde pas l'islam, qui est une religion révélée, et l'islamisme qui n'est plus de la religion mais une idéologie politique." "Nous croyons au même Dieu, le dieu de la paix, de l'amour et de la miséricorde. L'Islam est d'abord tolérance et fraternité."
- Ali Bardakoglu, directeur du département des affaires religieuses auprès du gouvernement turc: "Ses paroles reflètent la haine qu'il a dans son coeur (...) Ses déclarations sont très hostiles et haineuses." "C'est une vision partielle et pleine de préjugées", envers l'islam et son prophète, Mahomet". Ali Bardakoglu a indiqué ne voir "aucun intérêt pour le monde musulman de la visite en Turquie d'une personne ayant de telles convictions pour l'islam et son prophète".

Il faut bien évidemment distinguer entre les musulmans modérés, qui craignent que le pape n'attise la force des islamistes au sein de l'Islam à leur détriment, et les proches de l'islamisme.

En revanche, il est parfaitement hallucinant de voir l'habileté avec laquelle nombre des ces déclarations se fondent sur une utilisation très habile de la médiatisation, d'un soi-disant dialogue oecuménique (faux pour chacune des religions par principe, "oecuménique" renvoyant à la réconciliation des chrétiens) et de soi-disant efforts des musulmans pour combler le fossé entre les deux religions, ou encore des croisades et de l'Inquisition, présentées comme exemplaires du catholicisme, exactement comme les Etats laïques en parlent.

Je me permettrai précisément de rebondir sur la question soulevée par le pape Benoît XVI sur le rôle de la raison à propos de cette manoeuvre politico-religieuse habile qui traverse le monde musulman :
- l'Inquisition, selon tous les spécialistes, apparaît comme une oeuvre, datée certes et marquée par son temps, mais de l'aveu de tous, une oeuvre de propagation des procédures judiciaires régulières modernes, par lesquelles la sorcellerie a été jugée et endiguée sans phénomène irrationnel de foules comme dans les pays d'Europe du Nord, où l'Inquisition n'existait pas, par lesquelles les phénomènes de foules superstitieuses désirant canoniser des prêtres qu'elles croyaient saints ont été contenus et ces foules rappelées à la raison.
- les Croisades : il y a là une question de droit international, dont les termes juridiques me sont inconnus. Ce qui en revanche est patent, c'est la distinction à faire entre la guerre en Irak, ou la récente guerre du Liban, et les croisades. Les deux premiers cas renvoient à des casus belli entre Etats souverains contemporains. Les croisades relèvent d'une démarche concertée, internationale, de combat pour la tolérance de l'Islam envers les pélerins chrétiens en Palestine, à plusieurs reprises égorgés avant d'atteindre le lieu saint de leurs espérances. J'y vois là au contraire une démarche multilatérale, très moderne, et un combat pour des valeurs honnêtes, dont personne n'aurait à rougir. Si, au nom du pétrole et de la puissance, les Etats-Unis avaient envahi l'Arabie Saoudite et la Mecque, comme le calife au XIème siècle avait envahi la Judée, en interdisant l'accès à la Mecque aux musulmans, qui ne verrait comme juste et légitime une intervention militaire, même terroriste dans ses modalités, de l'ensemble de la communauté musulmane internationale pour libérer La Mecque ? Alors qu'on arrête l'hypocrisie, chez certains musulmans, comme chez nombre d'Occidentaux irresponsables qui répandent ces thèses irrationnelles pour alimenter la haine entre les religions : je crois que l'on gagnerait tous à reconnaître ses fautes comme les fils de l'Eglise catholique l'a fait, y compris la IIIème République pour Munich, ce qui n'a toujours pas été fait, y compris le grand muphti de Jérusalem pour avoir pris contact en 1942 avec le IIIème Reich, y compris nombre de musulmans pour les quatre premiers siècles de la religion musulmane, qui ont effectivement, nul historien ne sera rationnellement fou pour le nier, été fondés sur une religion politique et militaire. Je ne crois pas que saint Paul ni les premiers chrétiens n'ont à se reprocher les premiers siècles de la foi catholique.

Si tout le monde veut bien rationnellement se rendre compte de ses torts, comment n'avancerions-nous pas ensemble ? Mais seule la raison permet une distance critique, donc une remise en cause, et je n'ai pas l'impression que certains soient décidés à la faire.
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